Imaginez. Une personne brillante, compétente, appréciée… mais incapable de dire « non » sans culpabiliser. Elle enchaîne les “oui” automatiques, les nuits blanches, les sourires de façade. Extérieurement, tout semble “aller”.
Entre les Brotteaux et Montchat, ce type de profil est loin d’être rare. En cabinet comme à l’hôpital, je les vois arriver un peu usés, mais avec ce fil de lucidité : « J’aimerais retrouver ma confiance. Pas celle des autres. La mienne. »
Et si l’hypnose n’était pas un outil pour se transformer, mais un moyen de redevenir soi ? Cette indication de l’hypnose illustre parfaitement le « Libérez-vous… Devenez vous-même. » Pas “une meilleure version“ ou je ne sais quelle formulation très dév perso à l’américaine.
Ce que la confiance en soi n’est pas (et ce qu’elle est vraiment)
Contrairement aux clichés du développement personnel de pacotille, la confiance en soi ne consiste pas à “croire en soi” en toutes circonstances ni à s’improviser super-héros de la réussite. Ce n’est ni de l’arrogance, ni une assurance plaquée.
C’est une relation intérieure stable à ses compétences, à ses valeurs et à sa légitimité.
Cliniquement, on distingue :
- L’estime de soi : l’amour que l’on se porte
- L’image de soi : la perception (souvent déformée) que l’on a de son corps, de ses capacités
- La confiance en soi : la croyance qu’on peut faire face à une situation donnée
Cette distinction est cruciale en hypnose : on ne travaille pas sur des slogans. On s’adresse à des expériences vécues, souvent enfouies, parfois tues depuis l’enfance.
Ce que les neurosciences nous disent de la voix intérieure
Les mécanismes de la peur (amygdale), les biais attentionnels (hyperfocalisation sur les signes d’échec), et la rigidité cognitive (généralisations) participent à l’installation du doute chronique.
Mais la bonne nouvelle, c’est que le cerveau reste malléable :
- L’hypnose favorise l’accès à un état de conscience modifié où les réseaux par défaut sont temporairement désactivés, ouvrant la voie à de nouvelles représentations.
- Le travail émotionnel, bien mené, modifie la connectivité entre les centres émotionnels et exécutifs.
En clair : oui, on peut rééduquer sa voix intérieure. Mais pas avec des injonctions. Avec de l’écoute.
L’hypnose : une expérience, pas une technique
Oubliez les pendules, les doigts collés, les spectacles.
L’hypnose thérapeutique est avant tout une expérience singulière, une manière d’entrer en contact avec des parts de soi qu’on avait mises de côté, sans forcément le vouloir.
À travers le langage symbolique, les images internes, les métaphores et les sensations corporelles, l’inconscient retrouve un espace d’expression. Et souvent, une mémoire du courage oublié.
Travailler la confiance sous hypnose, c’est réentendre sa voix, dans un monde où tant de discours nous disent comment nous devons être.
Quand la confiance vacille : exemples concrets
Imaginez cette femme, 38 ans, cadre RH à Lyon 6. Elle maîtrise parfaitement son métier, mais chaque prise de parole en réunion la fait trembler. Elle finit par laisser les autres décider à sa place. Elle dit : « Je sais que je vaux mieux que ce que je montre. »
Ou cet homme de 62 ans, récemment retraité à Montchat. Il a toujours été discret. Aujourd’hui, il cherche comment exister autrement que par la performance ou le devoir.
Dans ces cas, l’hypnose agit comme :
- Une répétition émotionnelle sécurisée (visualisation, ancrage)
- Une reprogrammation douce de schémas appris dans l’enfance
- Une permission symbolique d’être soi, sans justification
Une approche intégrée : hypnose, TCC et regard infirmier
Mon approche s’appuie sur :
- L’hypnose ericksonienne, respectueuse et orientée solutions
- L’hypnose classique, pour travailler la posture, la voix, la présence
- Des outils issus des TCC, pour sortir des croyances limitantes
- Une vraie culture du soin : infirmier hospitalier, je connais les traitements, les effets secondaires, et surtout, la manière dont le corps parle de ce que l’on tait
Quand on aide quelqu’un à réapprendre à marcher ou à parler après un AVC, on mesure à quel point retrouver sa confiance, pour une personne valide, est une victoire plus accessible qu’on ne le croit.
Développement personnel ou retour à l’essentiel ?
Se sentir légitime, exprimer ses idées, poser des limites, ne pas s’excuser d’exister… Ce n’est pas un luxe. C’est un droit psychique fondamental.
Ce que disent les patients ?
Ils parlent de calme retrouvé, d’une voix qui devient plus claire. D’un regard plus doux dans le miroir. D’un espace intérieur un peu plus habitable.
Et cela, ni les mantras ni les to-do lists ne l’avaient permis.
Finalement…
La confiance en soi n’est pas à construire, elle est à retrouver.
Elle ne s’achète pas en stage, elle se murmure, à l’intérieur.
Et parfois, c’est simplement une voix qu’on autorise à s’exprimer, à nouveau.