Pourquoi revient-on toujours à ce comportement qu’on déteste ? Et si ce n’était pas une question de volonté ?
Les addictions ne sont ni un vice ni une simple habitude. Elles sont le symptôme visible de mécanismes cérébraux profondément ancrés.
À Lyon, l’hypnose thérapeutique s’impose de plus en plus comme un levier pertinent pour accompagner ces comportements automatiques.
Mais que sait-on vraiment du fonctionnement d’une addiction ? Et comment l’hypnose agit-elle sur le cerveau ?
Addiction : un dérèglement du système de récompense
Le cerveau humain est câblé pour rechercher du plaisir et éviter la douleur. C’est un mécanisme de survie.
Ce circuit s’appelle le système de récompense, piloté notamment par :
– le noyau accumbens, qui déclenche la sensation de plaisir
– la dopamine, le neurotransmetteur de l’anticipation
Lorsque vous mangez, gagnez une partie ou recevez une notification, ce système s’active.
Mais dans l’addiction, ce circuit est court-circuité : la dopamine est libérée de façon excessive et désorganisée.
Le cerveau apprend alors : « ce comportement = soulagement immédiat », même s’il crée des dégâts.
À terme, le comportement devient compulsif, car le cerveau associe ce geste à la survie.
Le rôle de l’anxiété, du stress et de l’oubli de soi
La plupart des personnes addictes ne recherchent pas tant le plaisir que l’apaisement.
On retrouve souvent en arrière-plan :
– une anxiété chronique ou un stress refoulé
– un sentiment de vide ou de perte de sens
– une mémoire traumatique inconsciente
L’addiction devient alors une tentative d’auto-régulation émotionnelle.
Elle agit comme un pansement neurologique : rapide, efficace, mais temporaire… et à double tranchant.
Plus on lutte, plus on renforce l’impulsion.
Car le cerveau adore les boucles : chaque renoncement crée de la tension, chaque rechute soulage cette tension, et la boucle se referme.
L’hypnose : un levier pour modifier les boucles automatiques
L’hypnose agit non pas sur la volonté, mais sur ce qui la sabote.
En état hypnotique, le cerveau ralentit. L’activité du réseau du mode par défaut (Default Mode Network) diminue : c’est le réseau des ruminations, de l’égo, de l’histoire qu’on se raconte.
Ce ralentissement permet :
– de désensibiliser les déclencheurs émotionnels
– de dérober les scénarios répétitifs liés à l’addiction
– de renforcer des circuits alternatifs : régulation émotionnelle, ancrage, sécurité
L’hypnose ne “supprime” pas une addiction.
Elle aide le cerveau à faire autre chose à la place, de manière durable.
En pratique : comment se passe un accompagnement à Lyon ?
L’accompagnement débute toujours par une évaluation précise :
– Quelle est l’addiction ?
– Depuis quand ?
– Dans quels contextes surgit-elle ?
– Quelle fonction remplit-elle ?
La première séance vise à comprendre, pas à juger.
Puis l’état hypnotique est utilisé pour travailler sur :
– les déclencheurs
– les émotions non régulées
– les identités contradictoires (“je veux changer” vs “je ne peux pas”)
Chaque séance dure entre 45 et 60 minutes.
Un suivi court (3 à 6 séances) peut suffire, mais certains cas complexes nécessitent un accompagnement plus long. Surtout, votre hypnothérapeute, s’il est aussi avant tout un professionnel de santé, saura vous orienter vers plein de ressources complémentaires, sérieuses et validées scientifiquement.
Des outils d’auto-hypnose sont aussi proposés entre les séances pour prolonger le travail.
Que disent les recherches scientifiques ?
De nombreuses études soutiennent l’intérêt de l’hypnose dans l’addiction :
– Une méta-analyse publiée dans Addiction en 2000 montre que l’hypnose double les taux de succès dans l’arrêt du tabac par rapport à un sevrage sans hypnose (source).
– En 2019, Barber & Radtke publient une revue sur l’hypnose dans les troubles du comportement alimentaire, soulignant sa capacité à réduire les compulsions et améliorer l’image corporelle.
– Une publication de 2022 dans Frontiers in Psychology met en lumière les effets positifs de l’hypnose sur la connectivité cérébrale liée au contrôle des impulsions (source).
Une de mes anciennes patientes : « Quand j’ai arrêté, j’ai enfin respiré »
Lina, 29 ans, consultante à Lyon, vient pour une addiction au grignotage compulsif. Elle ne mange pas par faim, mais “pour ne plus penser”.
Dès la deuxième séance, elle identifie une tension chronique dans la poitrine, liée à des périodes de silence.
En hypnose, elle apprend à réguler cette tension sans passer par la nourriture.
Elle dit : « Ce n’est pas que je me retiens. C’est que je n’ai plus besoin. »
Deux mois plus tard, elle identifie bien mieux quand elle a faim, quand elle s’autorise de la gourmandise, ou quand l’envie est « compulsive ». Ces trois « raisons » pour lesquelles elle mangeais. Elle mange maintenant avec plaisir, sans culpabilité, et du coup sans perte de contrôle.
Les limites de l’hypnose… et son potentiel réel
L’hypnose ne traite pas tout, et surtout pas n’importe comment.
Elle n’est pas adaptée seule en cas de dépendance physique lourde (alcool, opiacés, benzodiazépines).
Elle ne remplace ni un suivi médical, ni une psychothérapie pour les traumatismes profonds.
Lorsque votre hypnothérapeute est avant tout un professionnel de santé, il a à cœur que vous ayez le meilleur suivi possible et que l’on ne passe pas à côté de choses qui peuvent ou doivent être faites sur le plan médical. Il est très important que votre suivi en hypnose ne retarde pas un suivi ou un diagnostic qui doit être posé.
Il pourra donc vous orienter en complément de son suivi, uniquement si nécessaire, vers un médecin, un CSAPA, ou vers d’autres ressources.
Dans les formes d’addictions comportementales, dans les débuts de dépendance, ou comme complément, l’hypnose est un allié redoutablement fin.
Elle redonne du pouvoir là où il n’y avait que lutte.
Et parfois, c’est là que tout commence à changer.