On entend souvent dire qu’une addiction n’est qu’une question de volonté. Pourtant, quiconque a déjà tenté d’arrêter de fumer du cannabis ou de réduire une consommation d’alcool sait à quel point cette idée est fausse. La nicotine étant elle la substance la plus addictive ! Le cerveau se comporte alors comme un disque rayé : il répète les mêmes schémas, malgré la décision consciente d’arrêter.
L’hypnose propose une voie différente : non pas lutter de front, mais réécrire les circuits qui entretiennent l’automatisme.
Comprendre l’addiction et ses mécanismes
L’addiction se définit comme la perte de contrôle face à une substance ou un comportement, malgré la conscience de ses effets négatifs.
Le cannabis, par exemple, agit principalement sur le système endocannabinoïde. Il stimule des récepteurs liés au plaisir et à la relaxation. Mais à force de répétition, le cerveau en vient à réclamer cette stimulation comme un automatisme.
Le phénomène repose sur la capacité du cerveau à se modifier et à adapter ses réponses face à des stimulation internes ou externes. Les circuits de la récompense, impliquant notamment la dopamine (neurotransmetteur associé à la motivation), sont alors “détournés”.
L’addiction n’est donc pas une simple faiblesse psychologique. C’est un processus cérébral ancré. C’est pourquoi une approche comme l’hypnose, qui agit sur les automatismes inconscients, a toute sa place dans le soin.
➡️ Pour approfondir, voir les travaux de l’INSERM.
Comment l’hypnose agit sur les dépendances
L’hypnose est un état de conscience modifié bien observable à l’imagerie cérébrale, et de plus en plus étudié. Ce n’est ni le sommeil, ni la perte de contrôle. C’est une manière d’orienter l’attention vers l’intérieur, afin d’accéder à des ressources souvent inaccessibles en état de vigilance classique.
Face à une addiction, l’hypnose agit à plusieurs niveaux :
- Désactivation des automatismes : le cerveau apprend à dissocier une situation (stress, soirée, solitude) du réflexe de consommer.
- Renforcement des alternatives : le praticien installe de nouvelles réponses émotionnelles (respirer, marcher, appeler un ami) au lieu de la consommation.
- Travail sur l’image de soi : souvent, une addiction s’enracine dans une estime fragile. L’hypnose permet de reconstruire un rapport plus solide à soi.
- Aide à réduire les symptômes du sevrage : parfois les symptômes du sevrage sont pénibles et peuvent même être violents. Ils conduisent alors souvent à une rechute. L’hypnose aide à gérer bien mieux ces désagréments temporaires pour maintenir le cap
- Une hygiène mentale : lorsqu’on pratique régulièrement de l’auto hypnose, on est globalement plus détendu tout au long de la journée. On conserve alors bien mieux ses ressources, tout en gardant la tête froide.
Les résultats ne sont pas magiques ni instantanés. Mais les études montrent que l’hypnose, utilisée seule ou en complément d’autres approches comme les thérapies cognitivo-comportementales, peut réduire significativement les envies.
Elle apporte un bien-être global qui va souvent transformer la personne bien au delà de sa consommation.
➡️ Voir par exemple Revue Psychotropes 2019 – Hypnose et addictions.
Limites et réalités de l’hypnose face aux addictions
Il serait dangereux de présenter l’hypnose comme une baguette magique. Certaines dépendances sévères (opiacés, alcool à haut risque) nécessitent un suivi médical et parfois médicamenteux. Par exemple, l’alcool est la seule substance dont le sevrage brutal peut être mortel (risque de Delirium Tremens).
L’hypnose ne remplace pas une prise en charge globale donc. Mais elle peut transformer la trajectoire du patient. Là où beaucoup se sentent prisonniers de leurs compulsions, elle offre un espace de liberté et de réappropriation de soi.
En pratique, l’hypnose ne “supprime” pas l’envie. Elle aide plutôt à changer la relation avec cette envie : l’envie n’est plus un ordre, mais une simple pensée. Et c’est souvent cette nuance qui fait toute la différence.
Les co addictions ou poly addictions : la nicotine
Certaines personnes ont essayé d’arrêter le cannabis de nombreuses fois et ont échoué tout autant de fois. Ces personnes fumaient de la résine de cannabis (shit) mélangées à du tabac à rouler. Un joint comme il est souvent fumé en France.
La personne est alors addicte à deux substances : le THC et la nicotine. il faut noter que dans ce cas, l’addiction à la nicotine est bien plus forte que celle au THC ! Et que selon les études, il se trouve que l’ajout du cannabis renforce l’addiction à la nicotine.
Pour les cas les plus sévères donc, il peut être judicieux de passer aux fleurs (herbe, weed, beuh) uniquement. Accompagné d’un professionnel de santé et avec le support de l’hypnose, ces personnes se libèrent d’abord en quelques semaines de l’addiction à la nicotine, et s’attaquent ensuite au THC une fois que le sevrage nicotinique est bien solide. Chez beaucoup de personnes, cette manière de faire est bien plus facile !
Cas clinique : un cas classique
Julien, 28 ans, consommait du cannabis chaque soir depuis ses études. Il décrivait un mélange d’habitude et d’auto-médication contre l’anxiété.
Après trois séances d’hypnose, il ne disait pas “je n’ai plus envie”. Il disait : “Je n’en ai plus besoin”. Nous nous sommes en effet attaqués à la cause de l’addiction. A ce qui la maintenait « utile » pour lui. Il avait retrouvé un sommeil plus naturel, un regain de concentration, et surtout une confiance nouvelle dans sa capacité à dire non.
Ce basculement illustre la logique de l’hypnose : redonner le choix.
Conclusion et ouverture
L’hypnose n’est pas une solution miracle. Mais elle constitue un outil puissant pour retrouver de l’autonomie face aux addictions, notamment celles liées au cannabis. Utilisée par un professionnel de santé qui connaît les mécanismes de l’addiction, celà fait toute la différence. De plus, celui-ci saura vous orienter éventuellement vers des ressources ou structures complémentaires.
En agissant sur les circuits inconscients qui alimentent les automatismes, l’hypnose ouvre la porte à un vrai changement durable. Beaucoup de patients parlent d’un “avant” et d’un “après”, d’une vie retrouvée.
Se renseigner ou consulter
Si vous souhaitez explorer cette approche, je reçois en consultation d’hypnose à Lyon, principalement dans le 7e, mais proche du 3e et 6e arrondissement. Que vous souffriez d’une addiction à une substance licite (somnifères par exemple), illicite ou comportementale, l’hypnose peut aide d’une très grande aide. Chaque parcours est unique, et l’accompagnement se construit sur mesure, avec sérieux et respect. Pour toute question, ou pour envisager un rendez-vous, je reste disponible afin d’échanger sur vos besoins et objectifs.
En cas de coaddiction avec le tabac, ma formation en tabacologie vous permettra de bénéficier d’un suivi solide, basé sur les recommandations et recherches les plus récentes.
Pour se renseigner sur les addictions et éventuellement s’auto-évaluer, rdv sur ce site très bien réalisé d’Addict’Aide, qui est une vraie mine d’informations utiles, concrètes.
Besoin nicotinique
Si vous souhaitez arrêter de fumer, que vous fumiez des cigarettes, du cannabis ou des cigares, voici un simulateur qui vous indique votre besoin de substitution (patchs nicotiniques) le plus probable.
En cas de question, n’hésitez pas à contacter un professionnel de santé spécialisé.