Spécialité : Algologie

La douleur : une priorité, peu de moyens

Chiffres issus de sfetd-douleur.org

Selon l’OMS, (et avant tout l’IASP), « la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes ».

Pour moi, la meilleure définition de la douleur, c’est celle que vous donnez de la votre.

La douleur est un phénomène complexe qui fait intervenir de nombreuses structures dans le corps, et de nombreuses aires cérébrales. Il y a des influx nerveux, des neurotransmetteurs, des câblages… Mais ensuite, le ressentit est aussi grandement influencé par notre psychée, nos expériences ainsi que nos appréhensions concernant l’évolution de la douleur.

Une exploration entre corps et cerveau…

La douleur n’est pas simplement un signal d’alarme. C’est une expérience complexe, influencée par des mécanismes neurologiques, physiologiques et psychologiques. Comprendre ces mécanismes, c’est déjà commencer à reprendre du pouvoir sur sa douleur.

Une alerte vitale… pas toujours bien réglée

Le rôle premier de la douleur est protecteur : elle nous avertit d’un danger ou d’une lésion. Ce signal est transmis par des nocicepteurs, capteurs situés dans les tissus, qui envoient un message électrique via la moelle épinière jusqu’au cerveau.

Mais parfois, ce système s’emballe. La douleur persiste alors que la cause initiale a disparu, ou elle devient disproportionnée. C’est le cas des douleurs chroniques, où le système nerveux continue de produire des signaux douloureux de manière autonome.

Trois grandes familles de douleurs

• Douleur nociceptive : liée à une inflammation, un traumatisme ou une atteinte tissulaire identifiable (arthrose, entorse…).
• Douleur neuropathique : provoquée par une lésion ou un dysfonctionnement du système nerveux (sciatique, zona, neuropathies…).
• Douleur dite « psychogène » : influencée par des facteurs émotionnels, anxieux ou traumatiques. Ce n’est pas « dans la tête », mais dans l’interaction constante entre le cerveau et le corps.

Les systèmes de régulation naturels

Le corps possède ses propres systèmes d’inhibition de la douleur, comparables à un réseau de freins :

• Les voies descendantes inhibitrices : elles permettent au cerveau de moduler ou d’atténuer la douleur ressentie.
• Les endorphines : neurotransmetteurs aux effets proches de la morphine, sécrétés naturellement lors d’un stress, d’un effort ou d’un état de relaxation profonde (comme en hypnose).
• Le contexte émotionnel et cognitif : l’attention, les croyances, la mémoire du corps ou le stress modifient la perception de la douleur, en l’amplifiant ou en la calmant.

Comprendre ces mécanismes, c’est faire un pas vers une approche plus apaisée et maîtrisée de la douleur. C’est aussi la base de mon travail : utiliser les ressources du corps et de l’esprit pour restaurer un équilibre, rééduquer le système de perception, et permettre à chacun de retrouver plus de légèreté.

Un suivi complet, une approche pluridisciplinaire…

De nombreux professionnels, structures et ressources peuvent vous aider dans la gestion de vos douleurs. Cependant il est préférable que ceux-ci soient des professionnels de santé et formés sur le processus douloureux et sur les thérapeutiques adaptées à votre situation.

Le médecin traitant

Il doit rester votre premier réflexe, c’est lui qui vous connaît et saura vous prescrire directement des conseils, examens et ordonnances de traitements adaptées à votre situation. Dans le cas où cela ne suffirait pas, c’est lui qui vous adressera à d’autres spécialistes, afin de respecter votre parcours de soin.

Les algologues, spécialistes de la douleur

Ils peuvent être médecins ou infirmiers. Les algologues sont formés aux mécanismes physio psychologiques de la douleur. Ils savent comprendre vos douleur et offrent un cadre bienveillant pour vous aider à poser des mots sur celles-ci. Ils sont familiarisés avec les techniques médicamenteuses et non médicamenteuses les plus efficaces et validées scientifiquement, ainsi que les plus novatrices ou encore à l’étude. Ils sauront vérifier avec vous que vous avez déjà réalisé certains examens important pour trouver l’étiologie de la douleur.

Les centres anti-douleur et services consultation douleur

Il y a de nombreux centres spécialisés dans la prise en charge des douleurs (voir liste), douleurs chroniques et/ou complexes en Rhône Alpes et dans le reste de la France. Ils regroupent de nombreux spécialistes dans le cadre d’une prise en charge la plupart du temps pluridisciplinaire.

Un bon nombre de ces centres propose aussi de l’hypnose pour la douleur (hypno-analgésie). Après le médecin traitant et les éventuels spécialistes de proximité, c’est souvent la structure où les patients sont orientés pour trouver une solution à leurs douleurs. Ils ont donc souvent un peu d’attente, mais il est important d’essayer quand même de prendre rendez-vous afin d’avoir un créneau au plus tôt. Dans l’idéal, ne laissez pas la douleur s’installer, avant qu’elle ne devienne chronique, parlez-en à votre médecin. Elle sera bien plus facile à traiter.

Le praticien en hypno-analgésie

Il connaît les bases de l’hypnose (souvent ericksonienne), et est spécialisé dans l’utilisation des techniques hypnotiques de la prise en charge de la douleur. Hypnothérapeute, praticien en hypnose ou en hypno-analgésie : ces métiers ne sont pas encadrés légalement et entre dans le cadre des médecines douces non conventionnées. Il est encore une fois important de bien choisir le praticien qui vous accompagnera.

Partie en construction. Quelles sont vos questions et idées reçues sur les douleurs et les traitements possibles ? Je me ferai un plaisir d’y répondre et d’ajouter ici les questions les plus courantes.